Immobilier / chaleur insupportable dans les logements : seulement 30% des Français envisagent de faire des travaux
Seulement 30% des Français envisagent des travaux pour adapter leur logement face aux vagues de chaleur.
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Le Groupement Actibaie, en partenariat avec l’Ifop, dévoile la deuxième édition de son étude "les Français, la chaleur et leur logement".
Les chiffres clés à retenir :
- La sècheresse (36%) et la canicule (32%) sont les deux effets du dérèglement climatique que craignent le plus les Français
- Face à l’intensification des épisodes caniculaires, 9 Français sur 10 se disent inquiets pour y fait face dans leur logement
- Et pourtant, seulement 30% des Français envisagent des travaux de rénovation d’ici 5 ans pour améliorer le confort d’été dans leur logement
- Pour ceux qui n’envisagent pas de travaux, la première raison évoquée est le manque de ressources financières (37%).
- Fermer les stores et volets en période d’ensoleillement est le premier geste adopté par les Français pour réduire la température intérieure (69%).
Un tiers des Français craignent la sécheresse et la canicule chez eux
À la question « quel est l’effet du dérèglement climatique qui vous préoccupe le plus aujourd’hui dans votre logement ? », 36% citent en priorité la sécheresse suivie de près par la canicule pour 32% des Français. Parmi ces derniers, 42% résident en région parisienne. Les autres conséquences du réchauffement climatique arrivent loin derrière : 8 % respectivement pour les incendies et les tempêtes, 5% pour les inondations et 4% pour les températures très basses.
« La chaleur est une réelle préoccupation pour les Français et ce n’est pas surprenant car elle concerne quasiment tout le territoire métropolitain, particulièrement les zones urbaines les plus peuplées. Les chiffres ou encore le plan Paris à 50 °C l’attestent. En effet, le ressenti et les conséquences des vagues de chaleur sont exacerbés en ville, en raison de l’inadaptation des espaces urbains, et plus spécifiquement de l’apparition d’îlots de chaleur. Un danger sanitaire et écologique sur lequel 14 organisations professionnelles du bâtiment en octobre 20222, et dernièrement la Fondation l’Abbé Pierre3, ont interpellé le gouvernement » constate Vladimir Luzbhin-Asseev, responsable technique Groupement Actibaie
Selon Météo France5, deux fois plus de vagues de chaleur sont à prévoir d’ici 2050, avec des épisodes caniculaires plus longs et plus intenses. Face à ces perspectives, 9 Français sur 10 se disent inquiets et près d’un tiers est très inquiet pour y faire face dans leur logement actuel.
« Si le confort d’été est bien pris en compte dans la construction neuve depuis 2020, ce n’est pas le cas pour tous les logements construits avant : des isolations peu performantes, des expositions ne répondant pas aux principes de l’architecture bioclimatique, l’absence de stores ou volets participant à rendre certains logements quasi inhabitables pendant la période estivale. Même les logements très performants sur la thermique d’hiver peuvent être très inconfortables lors de période de fortes chaleurs. », constate Vladimir Luzbhin-Asseev
30% des Français envisagent des travaux sur le confort d’été
En dépit de ce fort taux d’inquiétude, seulement 30% des Français envisagent des travaux de rénovation d’ici 5 ans pour améliorer le confort d’été dans leur logement. Il s’agit pour les deux tiers de propriétaires, principalement de maisons (66%). Pour la majorité des Français qui n’envisagent pas de travaux (70%), la première raison évoquée est le manque de ressources financières pour 37% d’entre eux. À cela, s’ajoutent 14% des Français qui considèrent que les aides financières de l’État sont insuffisantes et 12% qui ne connaissent pas les aides disponibles (chiffre réduit à 4% pour les prestataires). À noter que seulement 30% considèrent que leur logement est déjà adapté pour faire face aux fortes chaleurs et un quart n’estime pas qu’il s’agit d’une priorité.
« Le budget reste le premier frein pour l’adaptation des logements. Cela est d’autant plus problématique qu’en rénovation aujourd’hui, aucune aide n’existe pour accompagner les occupants dans l’installation ou le remplacement de stores et volets » déplore Vladimir Luzbhin-Asseev. Un constat que partage la Fondation l’Abbé Pierre2, qui a appelé le mois dernier l’État à rendre ces gestes de rénovations éligibles aux aides de l’Anah comme MaPrimeRénov’.
Fermer les stores et volets, premier geste pour réduire la température
En effet, pour lutter contre la hausse des températures, les Français appliquent des gestes simples. Le plus plébiscité est de fermer les stores et volets en périodes d’ensoleillement pour 69% des répondants, suivi de près par l’aération des pièces la nuit pour 67% puis la fermeture des fenêtres en période d’ensoleillement pour 47%. Le ventilateur et la climatisation sont adoptés par un quart des Français et 19% misent sur la végétalisation des abords de leur logement. Enfin, 17% envisagent de réaliser des travaux et 7% de déménager.
Pour Vladimir Luzbhin-Asseev, « Les Français font preuve de bon sens en fermant les stores et volets, le gain de confort pouvant aller jusqu’à 5 °C comparé à la température extérieure, 10 °C pour des solutions automatisées. Encore faut-il que le logement soit équipé de protections solaires, et qu’elles soient adaptées et performantes. Des outils existent pourtant, comme Caleepso5, qui permet de simuler en ligne gratuitement les économies d’énergies et le gain de confort réalisé chez soi en fonction des protections solaires. Si un quart des Français envisage de faire des travaux ou de déménager, c’est que l’enjeu est bien réel », conclut Vladimir Luzbhin-Asseev.
Etude quantitative réalisée en ligne par l’Ifop du 14 au 16 juin 2023. Les informations ont été recueillies auprès d’un échantillon national représentatif de 1 000 individus âgés de 18 ans et plus. Résultat de l’étude complète sur demande.