Chômage : légère baisse (-0.3%) en août pour la catégorie A, mais probablement pas une inversion de tendance
Premier répit de l’année pour le gouvernement : le chômage a légèrement reculé en août avec 11.100 inscrits sans activité de moins à Pôle emploi, mais frôle toujours son record, à 3,41 millions, et les économistes ne perçoivent pas d’inversion de tendance.
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Pôle emploi a enregistré le mois dernier une baisse de 0,3% chez les inscrits en catégorie A (sans aucune activité), que ce soit en métropole ou en incluant les outre-mer, a annoncé mercredi le ministère du Travail. Sur un an, leur nombre reste toutefois en hausse de 5,2%.
Ces chiffres avaient été révélés par France 2 quelques heures avant la publication officielle.
La baisse est légèrement moins marquée en intégrant les chômeurs ayant exercé une petite activité (-0,1%) : ils étaient 5,07 millions en métropole fin août, 5,38 millions avec l’outre-mer.
Cette baisse est la première depuis octobre 2013. Et la troisième seulement depuis l’élection de François Hollande, en mai 2012. Depuis cette date, Pôle emploi a vu affluer un demi-million de chômeurs sans activité supplémentaires.
Dans un communiqué, le ministre du Travail François Rebsamen a appelé à la prudence, jugeant "que les chiffres mensuels ne peuvent s’interpréter que dans la durée".
230.000 demandeurs d’emploi rayés des listes...2
Autre donnée qui invite à prendre les chiffres d’août avec des pincettes : un bond des "cessations d’inscription" de chômeurs qui n’ont pas renseigné leur situation mensuelle (+14,4% sur un mois). "Environ 30.000 ont été rayés des listes, ça fait beaucoup", note Philippe Waechter, économiste en chef chez Natixis.
Il y a tout juste un an, un bug chez l’opérateur SFR, chargé d’acheminer les messages de relance, avait engendré une explosion de ces "cessations d’inscriptions pour défaut d’actualisation".
"Une hirondelle ne fait pas le printemps" -
Pour Bruno Ducoudré, de l’Observatoire français des conjonctures économiques, "une baisse sur un mois n’est pas une inversion de tendance". "Cette amélioration n’est sans doute pas durable : la conjoncture n’est pas bonne, on vient d’avoir deux trimestres sans croissance, ça veut dire pas d’emplois", résume-t-il.